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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

— Mon maître ? répliqua la paysanne avec assurance : vous voulez dire mon frère ? Il m’appelle de mon nom, qui est Corisande de Germandre.

Labrêche, qui apportait un verre d’eau à madame de Sévigny, faillit laisser tomber le plateau et resta immobile, la bouche ouverte, l’œil égaré.

— Approchez donc un fauteuil à ma cousine, lui dit Hortense sans témoigner aucune surprise désobligeante à mademoiselle de Germandre.

— Et vous, ma cousine, reprit celle-ci en s’asseyant sans aucun embarras, comment vous appelle-t-on, de votre petit nom ?

— Hortense.

— Bon ! ça n’est pas laid. Et vous demeurez à Paris, à ce qu’on nous a dit ?

— Depuis un an seulement. Auparavant, j’étais en Pologne.

— Plus loin encore que Paris ?

— Beaucoup plus loin.

— Dame, je ne sais point où ça est. Je n’ai rien appris, moi, qu’à tenir le ménage et à soigner les enfants. Mon frère a été élevé par le père qui était