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mais à coup sûr innocente, et dans laquelle n’intervenait l’invocation d’aucun mauvais esprit. Mon père ne croyait point au succès de cette recherche. Mon oncle, qui s’en dissuada plus tard, y croyait alors avec cette ferveur qui est naturelle aux esprits investigateurs. Ils se séparèrent, et mon père, qui avait eu le franc parler des caractères généreux, crut avoir blessé son frère aîné et chercha un emploi d’instituteur, pour soutenir son existence. Mais le marquis, pensant, telle était son opinion et l’opinion générale de la noblesse en ce temps-là, qu’un emploi subalterne, dans quelque grande maison que ce fût, porterait atteinte à la dignité du nom, oublia généreusement une heure de dépit et fit don à son frère d’un bien de campagne qu’il lui assura en toute propriété. Plus tard, mon père fit un mariage qui, à ce qu’on a prétendu, n’eut point l’agrément du chef de la famille. Ceci est un bruit mensonger qu’il est de mon devoir de détruire. Ma mère, pauvre et sans aïeux, fut le modèle de toutes les vertus, et mon oncle écrivait à cette époque à son frère que c’était là la plus belle dot et la seule noblesse véri-