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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

le cercueil, et c’est alors seulement qu’elle vit les paysans du banc d’œuvre au nombre des quatre plus proches héritiers mâles du défunt.

— Ce doit être votre cousin le chevalier, lui dit sa mère après avoir réfléchi, celui qui habite le Berri. Ce ne peut être que lui ! Mais pourquoi ce costume rustique ? Cela est fort extraordinaire, en vérité ! Est-ce une nouvelle mode française ?

Labrêche, qui avait suivi madame de Germandre pour lui porter une ombrelle ouverte, se hâta de redresser son jugement.

— Non, madame la baronne, répondit-il sans être interpellé, ce n’est point une mode française : je connais toutes les modes nouvelles ! mais ce peut bien être une manie républicaine. J’ai ouï dire que le chevalier avait servi dans les armées de la République, et M. le marquis assurait qu’il avait de très-mauvaises opinions.

— En ce cas, dit étourdiment madame de Germandre en s’abandonnant à une satisfaction ingénue, c’en est toujours un qui n’héritera pas, celui-là !