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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

champêtre ou non, a là une très-jolie compagne ?

— Oui, je la regarde aussi, répondit Hortense : elle est mieux que jolie, elle est charmante, et je n’ai jamais vu la candeur et la dignité féminines mieux caractérisées.

— Il est certain, reprit Octave, blessé de n’avoir pas éveillé le moindre sentiment de jalousie, que ces filles des champs ont quelquefois leur mérite ! Quand par hasard elles ont des formes élancées et des traits délicats, comme celle-ci, il y a en elles une expression de droiture et de sérénité qu’on chercherait en vain chez les femmes du monde les plus pures.

— Je le crois aussi, répondit Hortense sans se fâcher de l’impertinence préméditée. Il y a, dans cette jeune fille ou dans cette jeune femme, toute une vie de sagesse ou de vertu dans l’avenir comme dans le passé, j’en répondrais sans la connaître.

La messe finissait. On descendit pour jeter l’eau lustrale sur le cercueil. Le chevalier n’avait pas bougé de son banc, où il se tenait debout avec sa compagne et ses enfants. Il attendait que toute la famille eût rempli cette formalité, se promettant d’ar-