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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

produire, et s’étonnant de voir qu’il n’y avait rien de nouveau. Le sermon du curé ne finissait pas ; on étouffait mal des bâillements par trop sympathiques qui s’excitaient les uns les autres.

Labrêche, qui voulait se rendre agréable aux dames de Germandre, alla aux informations, et, n’ayant pas rencontré le majordome, il revint dire que le personnage du banc d’œuvre n’était connu de personne.

— Vous allez voir, dit Hortense à Octave, que c’est quelque prince déguisé !

— Ah çà ! reprit Octave, décidément sa figure vous intéresse ! Mais j’ai beau faire, le diable m’emporte si je devine pourquoi, par exemple !

— C’est que vous ne le voyez pas comme je le vois. Là, éclairée en profil, cette figure maigre et pâle a une distinction extraordinaire, et cet air de piété décente n’est pas sans mérite au milieu de nous tous, qui nous comportons ici le plus mal possible, à commencer par vous, Octave, qui venez de jurer en pleine église !

— J’ai juré, moi ? Le diable m’emporte si je m’en