Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/42

Cette page n’a pas encore été corrigée

nom, les millions de mon oncle et le titre de marquise. Sinon, quoi ? Rien peut-être ! une page de roman, si bon lui semble !

On voit que la passion n’était pas là, puisque la foi n’y était pas ; mais, en revanche, rien de lâche et de perfide n’avait souillé le cœur du jeune capitaine.

Pendant qu’Hortense rehaussait sa blancheur et la finesse de sa taille par une exquise toilette de deuil, et qu’Octave s’impatientait de ne pas la voir paraître, sa mère, qui avait réclamé la première les soins de leur femme de chambre, s’amusait à fureter dans le château, dont elle contemplait avec envie les richesses. Que n’eût-elle pas fait pour assurer un si bel avoir à sa chère Hortense ! Mais Hortense ne s’était jamais prêtée à entretenir de loin ou de près la moindre correspondance avec son grand-oncle. Une seule fois, elle lui avait écrit dans son enfance pour lui annoncer la mort de son père. Le marquis n’avait pas répondu, et la fière jeune fille lui avait gardé rancune. La baronne de Germandre était donc réduite à se dire comme tant d’autres : « Qui sait ?