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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

On a vu que ce qui avait contristé et refroidi le cœur de la jeune veuve avait été interprété par Octave comme une victoire ; mais, comme dans tout ceci aucune parole allant au fait du mariage n’avait été dite de part ni d’autre, Octave en était à se demander, dans ses moments de clairvoyance chagrine, s’il ne s’était pas trompé et si sa cousine songeait véritablement à lui. À tout hasard, il avait fait la cour un peu à la housarde, comme on disait alors, c’est-à-dire avec ce mélange de grâce, de sensiblerie, d’audace et de légèreté qui caractérisait les éphémères épisodes de la vie militaire, même dans la bonne compagnie. Octave était un charmant type de cet assemblage de bonnes manières et de laisser-aller soldatesque qui donnait de la distinction à l’un et du piquant aux autres. Tout en se moquant avec esprit des deux types, le dur à cuire des camps et le voltigeur de la Régence, il en réunissait quelque chose en lui-même, et ce n’était pas là un des moindres attraits de sa libre originalité.

Les prudes du jour, et, parmi elles, les irréconciliables du faubourg Saint-Germain, affectaient de