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pouvez me donner le change sur vos idées. Parlez-moi franchement, je n’ai pas de secrets pour vous.

— Des secrets ! je l’espère bien ! Est-ce que tu peux avoir des secrets, toi ?

— Si j’en avais, vous le sauriez. N’en ayez donc pas avec moi. Racontez-moi de quelle façon Octave vous a parlé de moi.

Le chevalier hésita ; puis, saisi par un scrupule de délicatesse :

— Sœur, dit-il, ce jeune homme te trouve aimable, plus aimable que celle qu’il aimait ou croyait aimer hier. Il m’a dit qu’il était fâché de ne pouvoir t’offrir une existence quelconque, et qu’il n’était, d’ailleurs, pas sûr de pouvoir rendre une femme heureuse, même une femme qu’il aimerait beaucoup. Il est parti en disant qu’il ne voulait pas te revoir, mais que pourtant, s’il héritait demain, il reviendrait, moyennant ta permission et la mienne. Que penses-tu de tout cela ?

— Je pense qu’il ne reviendra pas, parce qu’il n’héritera pas, et que, s’il héritait, vous ne le laisseriez pas revenir.