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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

tain rapport, je veux vous ouvrir mon âme tout entière… Ne vous en alarmez pas, au moins ! Je vas vous quitter ici. Je ne veux pas rentrer dans votre maison. Je ne reverrai pas Corisande !…

— Corisande ? Pourquoi ?

— Parce que j’aime Corisande !

— Vous ! ma sœur ? s’écria le chevalier, dont la figure prit une expression menaçante.

— Hier, reprit Octave avec feu, je croyais aimer Hortense ; aujourd’hui, je sais qu’elle vous aime…

— Ah ! taisez-vous, monsieur !

— Pourquoi ça ? Elle vous aime saintement, fraternellement, et sans que je l’estime moins pour cela. Tout au contraire, si elle avait le courage de suivre son instinct, je la tiendrais pour une femme de cœur plus qu’aucune autre de son monde ; mais, sur ce point, c’est à moi de dire comme vous tout à l’heure : Ceci ne me regarde pas. Je n’y reviendrai plus, à moins qu’elle ne me demande conseil, auquel cas je lui dirai que vous êtes le seul homme digne d’elle, entendez-vous ? Je ne raille ni ne divague, et, depuis deux heures, j’ai vu parfaitement clair en