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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

sur le sujet de tout à l’heure. Il ne me semble pas convenable de parler de notre parente comme d’un objet que nous nous disputons. Je ne puis avoir pour elle que des sentiments de profond respect et beaucoup de reconnaissance pour l’intérêt qu’elle a témoigné à mes enfants. Et, quant à vous, mon cousin, quelque motif que vous puissiez avoir d’espérer sa main, je crois qu’il eût mieux valu n’en faire l’aveu à personne, et ne pas prendre pour confidente une jeune fille sans expérience comme ma sœur… Je sais qu’elle a provoqué cette confidence à bonnes intentions, et qu’elle s’imaginait par là conjurer l’imminence d’un désaccord entre vous et moi. Tout cela s’est enchaîné un peu fatalement peut-être ; j’accepte ce qui est accompli ; mais insister ne serait pas raisonnable. N’est-ce pas votre avis ?

— C’est mon avis, si vous renoncez à croire que j’espère la main d’Hortense ; car je ne peux pas vous laisser une pareille erreur dans l’esprit.

— Eh ! qu’importe ce que je pense de tout cela ? s’écria le chevalier en affectant un sourire qui cachait mal un trouble insurmontable ; vous pensez