Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/265

Cette page n’a pas encore été corrigée
255
LA FAMILLE DE GERMANDRE.

avec vous. Je vous avais pris en grippe à ce point d’inquiéter votre excellente et charmante sœur ; je ne sais si elle vous l’a dit.

Le chevalier fit un signe affirmatif, et Octave continua :

— Eh bien, je me suis reproché mon attitude ridicule et mes paroles dépourvues de sens. J’ai mal dormi ! Ce matin, j’ai enfourché mon cheval sans avoir de parti pris. J’ai continué d’avancer sans être décidé à arriver. Une fois arrivé, j’ai rôdé autour de votre maison sans savoir si je prendrais sur moi d’y frapper. Votre chien m’a flairé, vos enfants m’ont aperçu, votre sœur m’a fait déjeuner. J’ai causé avec elle, et, tout repentant que j’étais de ma conduite envers vous, j’ai recommencé de m’emporter contre vous. Elle eût dû me chasser ; elle a fait pis : elle m’a tourné le dos en me disant qu’elle vous laisserait désormais me rembarrer. J’ai eu tant de chagrin, que les yeux m’en cuisent. Oui, le diable m’emporte ! j’ai pleuré comme un imbécile d’avoir affligé et offensé une parente pour qui je me sentais le cœur d’un frère. Vous voilà, vous venez à moi ; si