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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

Il y en a beaucoup, je le vois ! C’est un endroit étonnant et qui ne ressemble à rien.

— C’est un endroit bien négligé, bien abandonné, comme vous voyez ! Il faudrait beaucoup de dépenses pour tracer un cours régulier à toutes ces eaux et pour les empêcher de se répandre en marécages dans le bois… Mais… à la campagne, on n’arrive jamais à tout faire !

— Vous manquez de bras dans le pays ?

— Nous manquons surtout de ce qui met les bras en mouvement, répondit en souriant le chevalier, qui n’aimait pas beaucoup à faire l’aveu de sa misère, parce qu’il craignait d’avoir l’air de s’en plaindre, mais qui n’en rougissait pas.

— Ceci, reprit Octave, qui s’aperçut de sa gaucherie, perdrait probablement beaucoup à être desséché et ensemencé. Vous devez y récolter en gibier et en poisson…

— De quoi manger tous les jours, répondit M. de Germandre ; c’est quelque chose, et, d’ailleurs, je vous confesse que j’aime cet endroit sauvage, où personne autre que moi ne s’aventure. C’est un parc