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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

sœur, qui commençait à s’inquiéter de ne pas voir reparaître Octave, que celui-ci était venu pour leur rendre visite, et, pressée de questions, Corisande, ne sachant point mentir, lui avait brièvement tout raconté.

Le chevalier avait eu le temps de faire ses réflexions en ramenant au petit trot sa vieille grise. Il s’était de nouveau armé de pied en cap contre les pièges de l’amour. D’ailleurs, quand il n’était plus en présence de son enchanteresse, il redevenait l’homme stoïque qu’il avait toujours été à la surface. S’il fut ému de tout ce qu’il entendit, il sut le cacher. Corisande ne lui tut qu’une chose : c’est qu’Octave eût mêlé des pensées d’amour pour elle à la confiance qu’il lui témoignait. Elle sentit que le chevalier ne serait pas indulgent pour une pareille faute, et elle lui laissa croire qu’il n’était venu que pour parler d’Hortense et pour tâcher de savoir si le chevalier avait des prétentions sur elle.

— Ce jeune homme est fou ! dit le chevalier en levant les épaules ; mais tu me dis que tu l’as sérieusement grondé de ses menaces contre moi et qu’il