Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/251

Cette page n’a pas encore été corrigée
241
LA FAMILLE DE GERMANDRE.

passa ses mains dans ses cheveux comme pour les arrachée. Il ne les arracha point ; mais il déchira son mouchoir, qui n’en pouvait mais, et, honteux des sanglots qui l’oppressaient, il se mit à marcher avec fureur le long du petit lac.

Corisande le perdit de vue et regagna la maison, contente de voir qu’il avait du cœur, certaine qu’il se repentait sincèrement d’une mauvaise pensée, mais ne voulant pas croire qu’elle fût aimée si sincèrement, et jugeant, dans tous les cas, qu’il ne fallait pas consoler et rassurer trop vite un enfant si terrible.

Elle eût été moins ferme si elle eût pu pressentir la vivacité des impressions de ce malheureux jeune homme. Octave sentait son malheur, et, par moments, désespérant de s’en corriger, il avait par grands accès le dégoût de la vie.

Il s’enfonça sous l’ombrage de ces vieux arbres qui fermaient d’une voûte impénétrable l’accès au soleil. Le sentier qu’il suivait devenait de plus en plus humide. Bientôt il se trouva sur une étroite chaussée entre deux lacs ; car le ruisseau, ayant ren-