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Le premier qui se présenta fut le chevalier Sylvain de Germandre, avec ses deux enfants, un garçon de douze ans et une fillette de huit, qu’accompagnait une grande villageoise proprement vêtue de deuil. Le chevalier était un des plus proches parents du défunt, le propre fils de son frère. Comme son père, il s’était marié selon son inclination. Il était veuf et âgé de trente-huit ans. C’était un homme de taille et d’apparence médiocres, excessivement timide, mais d’une figure agréable et distinguée. Le majordome alla au-devant de lui et lui demanda poliment qui il était. Le chevalier déclina ses noms et qualités et fut invité à entrer dans le salon en attendant la cérémonie ; mais il préféra se promener dans les jardins, sa timidité lui faisant redouter la rencontre des personnes du monde, avec lesquelles il lui eût fallu faire la conversation.

Quant à Labrêche, ayant vu le chevalier descendre d’une pauvre carriole traînée par une maigre haridelle, il ne daigna pas se déranger et ne s’enquit même pas du nom et de la condition d’un si mince personnage. Il réservait ses frais de toilette et d’élo-