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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

qu’il faut pour être bien, et, en y réfléchissant, on reconnaît que tout ce qui n’y est pas est inutile sinon nuisible à l’indépendance, à la raison et à la santé. Je commence à comprendre que vous vous trouviez heureuse. Ces enfants-là… moi qui déteste les enfants ! eh bien, ils sont gentils, tranquilles et serviables au possible. Je les aimerais… je les aime, parbleu ! Voulez-vous que je vous embrasse, mademoiselle Margot ? Tenez ! elle n’est pas barbouillée ; elle ne se manière pas et sa joue rose sent la rose… C’est donc vous, cousine, qui savez rendre les enfants supportables, la pauvreté élégante et ramener les cœurs malades à la santé ? Je voudrais, le diable me… bénisse ! que votre frère arrivât dans ce moment-ci. J’ai été grossier hier avec lui… j’étais jaloux ! je ne le suis plus, et je lui demanderais son amitié.

— Voilà qui est bien, dit Corisande en lui frappant doucement sur l’épaule. Mais pourquoi dites-vous donc que vous étiez jaloux ?…

Elle s’arrêta, voyant que Lucien écoutait.

— Vous étiez jaloux, reprit-elle, pensant que mon frère aurait l’héritage ?