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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

de sa coiffe sur son dos pour préserver son cou de la piqûre des cousins. Elle était aussi propre que la veille, mais encore plus rigidement austère dans sa mise, et, tout en travaillant, elle chantait à demi-voix, sur un air lent et mesuré, les paroles d’une chanson qui ressemblait à un noël.

Octave ne la trouva plus jolie à première vue ; mais, dès qu’elle le vit, elle sourit, et sa figure sévère prit une aménité sainte qui lui rendit son charme.

— Je ne peux pas vous tendre la main, lui dit-elle en se levant ; elle est trop froide et trop mouillée, mais je vous donne de tout mon cœur la bienvenue. Qu’est-ce qui vous amène donc par chez nous, mon cousin ? Ça n’est pas, j’espère, pour chercher noise ? Non ! vous m’avez juré d’être bon, et un homme n’a que sa parole.

— Je veux être bon, quand ce ne serait que pour vous entendre dire que je le suis, répondit Octave, et, si je suis venu ici, c’est que j’ai à vous parler.

— Soit ! reprit Corisande. Eh bien, vous allez venir à la maison. Enfants, courez mettre la nappe et rallumer le feu. On vous suit. Si c’est quelque chose