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la vieille tour dépassant la cime des arbres ; il était arrivé là en contournant les prairies arrosées qui servaient de parc à l’antique seigneurie, ou, pour parler plus juste, à l’ancien rendez-vous de chasse des seigneurs de Germandre.

Octave espéra se soustraire aux regards des enfants du chevalier ; mais les jappements du chien l’avaient trahi. Margot, qui ne faisait rien, l’avait vu et reconnu. Elle l’avait signalé à son frère, qui jeta son râteau et accourut pour recevoir son hôte.

— Comment ! c’est vous, mon capitaine ? dit l’enfant au regard assuré et aux façons hardies. On ne s’attendait pas à vous voir ici ! C’est mon papa que vous cherchez ? Mais il n’y est pas. C’est égal, vous vous reposerez chez nous et on vous fera déjeuner. Margot, va donc avertir la tante !

En parlant ainsi par-dessus le ruisseau, Lucien faisait signe à Octave de le remonter avec lui, et, quelques pas plus haut, ils se rejoignirent par un petit pont de planches moussues.

Le capitaine fut très-soulagé d’apprendre que le chevalier était resté en route avec son vieux cheval