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ambitions des mauvais meneurs, et d’ergoteuses concessions de principes aux influents de bonne foi, si bien qu’il traversa la Terreur sans émigrer, sans être dénoncé et sans perdre sa fortune.

D’après sa volonté dernière, exprimée devant de nombreux témoins, on avait embaumé son corps, on l’avait exposé dans la chapelle de son château, et on avait donné avis à tous ses parents, à quelque degré que ce fût, de la double solennité à laquelle il les conviait pour ainsi dire de l’autre vie : la cérémonie de ses funérailles dans le caveau de famille et la réunion immédiate dans la grand’salle des audiences, où l’on devait donner lecture de son testament et savoir enfin qui hériterait d’un million en immeubles et de sommes considérables placées chez divers banquiers ou enfouies dans des cachettes mystérieuses.

Car, à propos d’un homme si bizarre, on pense bien qu’il n’était pas de commentaire trop fantastique pour les imaginations surexcitées. On disait et plus d’une vieille femme croyait fermement qu’il avait fait de l’or moyennant un pacte avec le diable.