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espèce de manie, et qu’il faut me le pardonner. Chacun n’a-t-il pas la sienne ?

— Mais vous ne me dites pas quelle est cette manie, reprit Hortense ; de quelle science vous occupez-vous donc spécialement ? Serait-ce la mécanique, par hasard ? et ne seriez-vous pas adroitement choisi par notre oncle pour triompher dans l’épreuve du sphinx ?

— Non, ma cousine. Je ne me suis jamais occupé de mécanique ; mon oncle n’avait pas cette fantaisie dans le temps où mon père travaillait avec lui ; mon père n’eût donc pu me donner aucune notion à cet égard. Voilà pourquoi je ne tenterai pas l’épreuve du sphinx. La science qui a charmé mes rares loisirs est bien plus oiseuse et plus absurde : je suis numismate !

— Qu’est-ce que cela ? dit Hortense. N’est-ce pas la science des monnaies ?

— Précisément, ma cousine. Vous savez tout !

— Je sais seulement, ou plutôt je devine que, pour être numismate, il faut connaître à fond beaucoup de choses sérieuses : l’histoire d’abord, puis