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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

la colline un autre cerisier ; mais il n’y avait que celui-là, et il avait poussé entre les roches tout au bord de l’abîme, sur lequel il se penchait même avec plus de grâce que de solidité. Le pauvre garçon crut de son devoir d’en approcher, non sans crainte. Labrêche n’était pas né brave ; mais, tandis qu’Hortense lui défendait de se risquer et déclarait n’avoir plus la moindre envie de ces fruits si bien gardés par le vertige, le chevalier avait mis bas veste et chapeau et grimpait à l’arbre comme un écureuil. Il rapporta de longues branches chargées de fruits ; mais il trouva Hortense pâle, avec des larmes dans les yeux. Il s’était mis réellement en grand péril, et le mieux, c’est que, se fiant à son adresse et à sa pratique, il ne s’en était pas douté. Certes, Octave en eût fait autant, mais non sans se faire un peu valoir, tandis que le campagnard ne comprenait rien à l’effroi et à la reconnaissance de sa cousine.

Elle le fit asseoir près d’elle, et tous deux cueillirent les cerises à la même branche. On en passa un rameau à Labrêche, qui s’était assis à peu de distance, et qui n’osa pourtant pas se mêler de la con-