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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

— Oui, je le crois, à cause justement de la bisbille qu’il y a entre vous aujourd’hui. Vous ne vous laissez point tranquilles l’un l’autre ; ce qui est la preuve que vous ne pouvez point vous passer l’un de l’autre.

— Eh bien, vous vous trompez, ma chère cousine. Madame de Sévigny peut fort bien se passer de moi, elle ne m’aime point du tout.

— Alors, c’est votre faute !

— Comment ça ?

— Parce que vous la choquez par vos malices ! Qu’est-ce qui vous manque pour être aimé d’elle ? Ce n’est point le rang, l’esprit, ni la figure, ni le courage, ni l’honneur, n’est-ce pas ? C’est peut-être un peu de bonté. Les femmes aiment la douceur, et on peut même dire que c’est de ça qu’elles vivent. Mon frère a tout ce que vous avez de bon, et c’est de quoi l’estimer et le respecter : mais, s’il avait avec ça ce que vous avez de mauvais, je veux dire des paroles dures et des moqueries injustes, je vous réponds que je ne me trouverais point heureuse à la maison ! Quand une femme a un chef de famille, qu’il soit