Page:Sand - La Famille de Germandre.djvu/14

Cette page n’a pas encore été corrigée

celle du moment, qui n’admettait que de pauvres et menteuses imitations des arts grec et romain. On y voyait donc encore des lits à colonnes torses richement sculptés, que le mépris des modernes traitait de corbillards, ou de ces lits François ler montés sur des estrades et dressant jusqu’au plafond leurs dossiers revêtus d’ouate et de satin piqué, véritables monuments qui donnaient l’idée de l’importance des personnages dont ils avaient jadis abrité le sommeil. Dans toutes les chambres, les unes tendues de cuir doré, les autres de tapisseries des plus curieuses, un amateur d’antiquailles (antiquailles était alors un terme de dédain) pouvait s’arrêter longtemps à contempler, entre autres raretés, les tambours des portes et le revêtement des embrasures en bois sculpté avec reliefs dorés, les cheminées enjolivées de figures et de guirlandes dans le goût de la Renaissance les unes en marbre, d’autres en bois ou en pierre, peintes de couleurs si vives, qu’elles semblaient achevées de la veille ; mais surtout les sujets représentés sur les murailles, et qui méritent une mention particulière.