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— Fi, monsieur ! cela ne vaut rien après la pâtisserie ! mais monsieur n’a donc pas vu le madère ?

— Le madère ? où ça ? dans cette carafe ? J’ai pris ça pour du sirop !

— Goûtez, monsieur, goûtez ! s’écria Labrêche en remplissant le verre du chevalier ; c’est le meilleur de la cave, celui que je préfère, moi ! Et il remplit un verre pour lui-même, machinalement et par habitude. Le chevalier, tout aussi machinalement, choqua son verre contre le sien. Tous deux étaient diversement, mais vivement préoccupés.

— Ah ! monsieur le chevalier, quelle journée ! dit Labrêche ; quel événement que celui qui va s’accomplir ! Je comprends bien que monsieur ait oublié de déjeuner. Moi-même… je n’ai fait que battre la campagne toute la nuit dernière !

— Quoi ! qu’est-ce que vous avez ? dit le chevalier. Ah ! le testament ! j’oubliais. Eh bien, votre maître vous aura sans doute légué quelque chose ?

— Je l’espère, monsieur, je l’espère ! mais vous, monsieur le chevalier, ça vous serait donc égal d’hériter d’une grande fortune ?