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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

C’est très-généreux…, mais cela ne se peut pas. Je ne dois pas accepter. Ne me croyez pas ingrat, ni fier avec vous mal à propos ! Mais j’ai besoin de voir mes enfants, moi ! C’est cela qui me donne du courage et du bonheur au milieu de mes peines !

— Oh ! oui, papa ! s’écria Lucien, qui avait écouté avec inquiétude ; tu as raison, il ne faut pas donner ma petite sœur. Je ne veux pas, moi !

— Prenez garde, mon cousin, dit Hortense au chevalier ; on doit aimer ses enfants pour eux-mêmes et non pour soi. Marguerite ne se trouvera peut-être pas toujours aussi heureuse chez vous que sa tante ! Si elle avait des goûts différents ! si elle regrettait, un jour, de n’avoir pas l’éducation et les relations auxquelles sa naissance lui donne droit ! Tenez ! vous y réfléchirez ; ne me dites pas encore non ! En retournant à Paris, je passerai chez vous et nous reparlerons de mon idée. Tout ce que je vous demande dès aujourd’hui, c’est d’avoir confiance en moi et de m’accorder votre amitié.

— Mon Dieu ! mon Dieu ! je crois rêver ! répondit le chevalier, plus gauche et plus intimidé qu’il ne