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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

beaucoup. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, ma cousine ? D’abord, il faut que vous sachiez que mon papa n’a pas l’habitude de causer. Il est comme ça, toujours à réfléchir ou à travailler, et, quand il est avec des étrangers, ça l’ennuie !

— Lucien ! Lucien ! s’écria le chevalier confus. Qu’est-ce que tu dis là ? Tu déraisonnes, mon enfant ! Mon Dieu ! ma cousine, excusez-le ! C’est comme un fait exprès. Il a quelquefois du bon sens, et le voilà justement qui ne dit que des sottises.

— Dame, mon papa, reprit Lucien, tu veux que je cause et tu m’en empêches ! Laisse-moi me mettre en train.

— Oui, mon beau garçon, dit Hortense en reprenant l’enfant à son père et en l’attirant vers elle ; dites tout ce qui vous passera par la tête… à propos de votre papa surtout ; ça m’intéresse infiniment.

— Oh ! mon papa ! reprit Lucien, vous avez raison de l’aimer, d’abord. Il vaut mieux que tout le monde qui est ici !

— Allons, tais-toi ! dit le chevalier, qui ne savait plus où se mettre ; on ne parle pas comme ça.