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— Oui, je le sais, vous êtes très-résigné ou très-sage. Mais vos enfants… quand vous pensez à leur avenir ? À présent, ils sont bien portants, aimés, choyés, par conséquent heureux… ; mais, un jour…

— Si Dieu me fait la grâce de me laisser vivre un peu, celui-ci, dit le chevalier en prenant Lucien entre ses jambes, sera capable de se tirer d’affaire comme il l’entendra. Il est studieux et comprend assez bien ce qu’on lui enseigne.

— Et qu’est-ce que vous lui enseignez ?

— J’ai quelques notions… quelques livres qui me viennent de mon père. Je tâche de lui apprendre ce qu’on m’a appris… Voyons, Lucien, ajouta-t-il, dis à cette bonne dame que tu es un brave garçon et que tu feras de ton mieux pour que ta famille n’ait jamais à rougir de toi. Tu es là sans rien dire ! Il faut l’excuser, ma cousine… ; des enfants qui ne voient jamais personne, c’est un peu sauvage… ; mais, quand celui-ci est à son aise, il babille comme un autre et ne raisonne pas trop mal.

— Mais, moi, je veux bien parler ! dit Lucien. Je n’ai pas du tout peur de ma cousine ; elle me plaît