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LA FAMILLE DE GERMANDRE.

insu une grossièreté, lui qui avait l’intention d’être le plus poli du monde, et il se contenta de lui demander si elle avait des enfants, inspiration dont il se repentit aussitôt ; car la figure d’Hortense s’altéra, et elle répondit tristement qu’elle s’était flattée de ce bonheur, mais qu’un accident, bientôt suivi de la mort de son mari, l’avait condamnée à l’absolue solitude.

— Heureusement, vous êtes jeune et vous vous remarierez, dit le campagnard avec autant d’innocence qu’il y eût eu d’insinuation dans une telle réflexion de la part d’Octave.

— Je n’ai pas de parti pris à cet égard, dit Hortense ; mais je trouve l’idée du mariage si inquiétante, que je la rejetterais bien loin si, comme vous, j’avais une chère petite famille. Cela me fait penser… Dites-moi, mon cousin, nous voilà seuls, et vous pouvez me parler comme à une amie : vous êtes bien pauvre, n’est-ce pas ?

— Bien pauvre ?… C’est selon, répondit le chevalier embarrassé. Par comparaison… car tout est relatif en ce monde… Moi, je me contente de mon sort…