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confitures, et il s’approcha d’Hortense, qui demandait à l’embrasser. L’homme de campagne, voyant son fils un peu barbouillé, se hâta de vouloir l’essuyer avec son mouchoir ; mais Hortense, qui s’était levée, commença par baiser l’enfant au front ; après quoi, elle trempa dans un vase d’eau le coin d’une serviette et fit la toilette du garçonnet, qui s’y prêta sans cérémonie, et lui dit familièrement :

— C’est bien, ma cousine ; me voilà propre, et c’est à mon tour de vous embrasser.

Il y avait, à l’insu d’Hortense, beaucoup de coquetterie dans ce qu’elle venait de faire en abdiquant son rôle de merveilleuse et de grande dame pour débarbouiller un marmot rustique, ni plus ni moins que si elle eût été sa gouvernante ou sa mère. Le chevalier la regarda faire, du coin de l’œil, et ne sut pas la remercier ; mais il fut profondément touché de cette simplicité de manières, et il fut sur le point de lui dire ce qu’il y eût eu de mieux à dire, en effet : « Ma cousine, vous êtes une bonne femme ! »

Mais il s’en garda bien, craignant de dire à son