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les des larmes de sa mère ; oui, je les sens déjà tomber sur mon cœur ; mais dis-moi que le tien souffre de ce désir maternel inassouvi qui te rend si tenace, et je cède.

L

— Ne vois-tu pas, dit la fée, que j’en suis venue à ce point de maudire l’éternité de ma vie ? que l’ennui m’accable et que je ne me reconnais plus ? N’est-ce pas à toi de guérir ce mal, toi qui l’as fait naître ? Oui, c’est à force d’essayer de t’aimer dans ton enfance que j’en suis venue à aimer ton enfant ! — Tu l’aimes donc ? s’écria Hermann. Ô mère ! c’est la première fois que tu dis ce mot-là ! C’est Dieu qui le met sur tes lèvres, et je n’ai pas le droit de l’empêcher d’arriver jusqu’à ton cœur.

LI

« Attends-moi ici, ajouta-t-il, je vais te chercher l’enfant. » Et, sans vouloir hésiter ni réfléchir, car il sentait bien qu’il promettait tout ce qu’un homme peut promettre, il redescendit en courant vers sa demeure. Bertha dormait avec sa fille