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nul besoin de son gouverneur, partit seul avec Zilla. Quand ils durent passer l’effrayante corniche de rochers où aucun homme du dehors n’eût osé se risquer, elle voulut l’aider d’un charme pour le préserver du vertige. « Non, lui dit-il, je connais ce chemin, je l’ai suivi plus d’une fois, et j’eusse pu m’échapper depuis longtemps. — Pourquoi donc restais-tu malgré toi ? » dit Zilla. Hermann ne répondit pas.

XCVIII

Il était fâché que la fée lui fit cette question. Elle aurait dû deviner que le respect et l’affection l’avaient seuls retenu. Zilla comprit son fier silence et commença à devenir triste du sacrifice qu’elle s’imposait ; mais elle l’avait résolu, et elle continua de marcher devant lui. Quand ils furent à la limite de séparation, elle lui donna l’or qu’elle avait autrefois dérobé au héraut du duc son père et qu’elle avait offert à l’enfant comme un jouet. Il l’avait dédaigné alors, et, cette fois encore, il sourit et le prit sans plaisir.