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mille autres secrets merveilleux qui sont jeux d’enfant pour les fées.

LXXVIII

Quand Ilermann sut toutes ces choses, il avait déjà quinze ans, et il était si beau, si aimable, si instruit, et toujours si agréable à voir, que si les fées eussent été capables d’aimer, elles en eussent toutes été éprises ; mais leurs appétits sont si bien réglés par l’impossibilité de mourir qu’il ne leur est pas possible d’aspirer à un sentiment humain un peu profond ; l’amitié même leur est interdite comme pouvant leur causer du chagrin et troubler le parfait et monotone équilibre de leur existence.

LXXIX

Ce qui leur reste de l’humanité est mesuré juste à la faculté de s’émouvoir sans souffrance ou sans durée. Ainsi elles sont impétueuses et irascibles, mais elles oublient vite, et ne s’en portent que mieux. Elles ont beaucoup de coquetteries et de jalousies, mais étant toujours libres d’oublier si elles veulent, et de déposer leur souci et leur