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— Je vais tâcher de te l’amener », dit la fée, et, sachant qu’elle pouvait faire des choses très-difficiles, elle partit après avoir mis l’enfant sous là protection de la reine. Elle partit pour le monde des hommes, en se laissant emporter par le torrent.

XLIII

Ce torrent, qui donne naissance à un grand fleuve dont les hommes ne connaissent pas la source, sort du glacier où était tombé l’enfant du prince. Il se divise en mille filets d’argent pour arroser et fertiliser le Val-des-Fées, puis il se réunit à l’entrée d’un massif de roches énormes qui est la barrière naturelle de leur royaume. La le torrent, devenu rivière, se précipite dans des abîmes effroyables, s’engouffre dans des cavernes où le jour ne pénètre jamais, et de chute en chute arrive par des voies inconnues au pays des hommes.

XLIV

Les fées, pour lesquelles il n’est pas de site infranchissable, peuvent sortir de chez elles par