Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/330

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et du torrent, qu’à travers les fictions de nos théâtres et de nos jardins ! Il est impossible de leur en présenter des spécimens réels ; il faut se borner à copier un détail, un recoin, un épisode. Je ne puis vous apporter l’Océan, contentez-vous d’un récif et d’une vague. Ce détail ne gagnerait rien à centupler à prix d’or ses proportions déjà notables ; il ne serait pas plus vrai. Tout ce que l’on peut nous demander, c’est de le faire joli ; et, sous ce rapport, nos jouets hydrauliques sont sans reproche. Jadis, ils étaient bien plus coûteux et ils nous transportaient dans un monde mythologique de marbre ou de bronze, qui ne réalisait pas davantage le style antique de la poésie, des jardins et des temples grecs. Ils ont formé longtemps un style à part, tout de fantaisie, qui a bien son charme, mais qu’il faut laisser où il est. Apollon et ses nymphes, Neptune et Amphitrite n’ont plus rien à nous dire, à moins qu’ils ne nous parlent de Louis XIV et de sa cour, que nous ne comptons pas recommencer. La pensée de notre époque vise à nous faire aimer la nature.