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sa manière ; mais il fallait se décider à lui parler, et elle ne savait quelle chose lui dire. Elle connaissait bien sa langue, elle n’était pas des moins savantes ; mais elle ne se faisait guère d’idée des raisons que l’on peut donner à un enfant pour changer ses instincts.

XXVII

Elle essaya. Elle lui dit d’abord : « Souviens-toi que tu appartiens à une race inférieure à la mienne. » L’enfant se souvint de ce qu’il était et lui répondit : « Tu es donc impératrice ? car, moi, je suis prince. » La fée reprit : « Je veux te faire plus grand que tous les rois de la terre. » L’enfant répondit : « Rends-moi à ma mère qui me cherche. » La fée reprit : « Oublie ta mère et n’obéis qu’à moi. » L’enfant eut peur et ne répondit pas. La fée reprit : « Je veux te rendre heureux et sage, et t’élever au-dessus de la nature humaine. » L’enfant ne comprit pas.

XXVIII

La fée essaya autre chose. Elle lui dit : « Aimais-tu ta mère ? — Oui, répondit l’enfant. — Veux-tu