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de trois jours, l’enfant pensa qu’il pourrait aisément ramasser du bois mort, allumer du feu et faire cuire le gibier pris par son chien ; mais, comme il était paresseux, il se contenta des autres mets et les trouva bons.

XXV

Un peu plus tard, il oublia que les hommes font cuire la viande, et, voyant que son chien la mangeait crue avec délices, il y goûta et s’en rassasia. Quand la fée Zilla revint du concile, elle trouva l’enfant gai et frais, mais sauvage et malpropre. Il avait les dents blanches et les mains ensanglantées, le regard morne et farouche ; il ne savait déjà presque plus parler ; las de chercher où il était, et pourquoi son sort était si changé, il ne songeait plus qu’à manger et à dormir.

XXVI

Le chien au contraire était propre et avenant. Son intelligence avait grandi dans le dévouement de l’amitié. La fée eut envie d’abandonner l’enfant et d’emmener le chien. Et puis elle se souvint un peu du passé et résolut de civiliser l’enfant à