Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/288

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE VOYAGEUR, (Chant).

Le pèlerin qui vous parle n’est plus votre égal, ô mes gracieux hôtes. Il fut votre égal autrefois, ô vous qui heurtez les coupes de la joie.

LE CHŒUR.

Et quel est-il maintenant ? Parle, ô bizarre étranger, et porte à tes lèvres avides la coupe de la joie.

LE VOYAGEUR, (Récitatif).

Toute coupe est remplie de fiel pour celui qui n’a plus ni amis ni patrie, et puisque vous voulez savoir qui je suis, maintenant, ô enfants de la joie, apprenez que je suis plus grand que vous, moi qui ai bu en entier le calice de la vie, car la douleur m’a fait plus grand et plus fort que le plus fort et le plus grand d’entre vous.

LE CHÂTELAIN, (Récitatif).

Étranger, ta présomption m’amuse ; si je ne me trompe, tu es un poëte de carrefour, un improvisateur aux riantes forfanteries, un bouffon du