Page:Sand - La Coupe, Lupo Liverani, Garnier, Le Contrebandier, La Rêverie à Paris, 1876.djvu/265

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de la joie, se rendit à l’hôtel de la dame orange, il trouva la porte fermée.

La dame s’était-elle moquée du pauvre garçon, ou sa chute malencontreuse l’avait-elle dégoûtée de lui ? Rien, il est vrai, n’avait motivé cet accident ; mais si elle eût connu Garnier, elle aurait su que bien rarement les innombrables accidents qui lui arrivaient étaient motivés. Le hasard, ce dieu des audacieux, semblait faire jouer sans cesse autour de lui, comme autant de farfadets remplis de malice, les déboires les plus ironiques. Qu’on me permette d’en citer un exemple. Un jour, Garnier, voulant écrire une lettre, laissa tomber sa plume et marcha dessus. Il en prit une neuve, et se coupa au doigt en la taillant. Il ouvrit un tiroir pour prendre du taffetas d’Angleterre ; le tiroir résista, puis, cédant tout à coup avec violence, il renversa toute son encre rouge sur sa provision de papier blanc. L’encre gagnait de plus en plus, et, se divisant en mille canaux, dessinait des arabesques qui menaçaient de s’étendre jusqu’à son pantalon neuf. Cependant