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Il se trouva que le gouverneur d’Anvers, vieillard d’une politique hargneuse et susceptible, avait eu dans sa jeunesse d’âcres différends avec le père de Ramire ; il avait gardé à cette famille une rancune profonde et semblait ne négliger aucun moyen de la maintenir dans l’état de pauvreté où elle était alors réduite. Van Sneyders s’imagina lui faire un très-grand plaisir en lui dépêchant le jeune Ramire comme porteur de son message politique, et il eut soin d’ajouter en post-scriptum que si le gouverneur d’Anvers jugeait à propos de s’assurer du jeune Espagnol comme d’un otage contre l’Inquisition, il était fort disposé, lui son maître, à ne point le réclamer au nom de la Hollande, l’intervention assurée de la France mettant à couvert toute vengeance particulière des Flamands contre leurs despotes.

Le pauvre enfant partit donc pour la citadelle d’Anvers, chargé d’une lettre de recommandation qui devait le conduire à la prison ou à la potence, suivant l’humeur ou les intérêts du gouverneur.