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Mon pauvre père ! on va l’interroger, et voici l’heure redoutée ! Comme il va être surpris et affligé ! Mais Roland est là… il niera tout… N’importe… je ne puis me résoudre à m’éloigner. Je devrais aller le disculper, car qui sait si on ne l’accuse pas d’être trop indulgent pour moi ? On verra bien, à son étonnement, à sa douleur, qu’il n’a jamais rien su ! Si j’étais là, je ne pourrais soutenir son regard. Je me trahirais ! Eh bien, pourquoi n’avouerais-je pas ? Je suis las de ces angoisses, et la vie ne m’étourdit plus. — Mais lui ! ma mort le tuerait… ma honte encore plus. Je veux me sauver encore et le sauver avec moi… On vient, je crois !… (Il va vers la trappe.) Non ! ce n’est rien… et même le silence avec lequel on procède m’étonne !… Ils y mettent de la finesse… je suis plus fin qu’eux ; ils ne m’auront pas ; ils n’auront jamais vivant le loup de Montelupo ! Être pris par de pauvres mercenaires, moi ? Allons donc ! (Il descend une marche du passage secret.) Qu’est-ce donc que ce papier ? (Il remonte et va le ramasser.) Peut-être un avis de Roland ?… Non ! plaisante chose ! c’est le plan