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XCVI

Elle voyait Bertha tous les jours et s’attachait plus tendrement que jamais à sa petite fille. Les autres enfants d’Hermann lui semblaient beaux et bons ; mais la mignonne qu’elle préférait absorbait tous ses soins. L’enfant était délicate, plus intelligente que ne le comportait son âge, et quand la fée la tenait sur ses genoux, elle commençait à parler et à dire des choses qui semblaient lui venir d’une autre vie. Elle ne regardait ni les blancs agneaux ni les fleurs nouvelles ; elle tendait sans cesse ses petits bras vers les nuages, et un jour elle cria le mot ciel, que personne ne lui avait appris.

XCVII

Un jour l’enfant devint pâle, laissa tomber sa tête blonde sur l’épaule de Zilla, et lui dit : Viens ! La fée crut qu’elle l’invitait à la mener promener ; mais Bertha fit un grand cri : l’enfant était morte. Zilla essaya en vain de la ranimer. Tous les secrets qu’elle savait y perdirent leur vertu. L’âme était partie. « Ah ! méchante fée ! s’écria Bertha dans