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— Tudieu ! s’écria Cristiano tout étonné, voilà un aimable personnage chez qui je me trouve !

— Vous vous moquez de moi, monsieur Goefle ! vous ne croyez pas au crime !… C’était donc pour me railler que vous disiez tout à l’heure ?…

— Ce que je disais tout à l’heure, je suis prêt à le redire ; seulement, je voudrais savoir de quel crime vous accusez mon hôte.

— Je ne l’accuse pas ; c’est la rumeur publique qui m’a habituée à voir en lui l’assassin de son père, de son frère, et même celui de sa belle-sœur, la malheureuse Hilda !

— Comment ! rien que ça ?

— Mais vous savez bien qu’on le dit, monsieur Goefle ; n’avez-vous pas été chargé dans le temps… ? Non, je me trompe, c’est votre père qui a dû être l’avocat du baron Olaüs dans ce temps-là. Le baron a produit je ne sais quels actes… On n’a rien pu prouver contre lui ; mais jamais on n’a su la vérité et jamais on ne la saura, à moins que les morts ne sortent du tombeau pour la dire.

— Cela s’est vu quelquefois, répondit Cristiano en souriant.

— Vraiment, vous croyez… ?

— C’est une manière de dire qui appartient au vocabulaire de ma profession ; vous savez, quand