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qu’elle ne vous ait pas fait part de ses projets sur moi, puisqu’elle prétend que vous les approuvez !

— Moi, approuver qu’une charmante enfant comme vous soit sacrifiée à un barbon ?

— Ah ! vous voyez bien que vous savez l’âge du baron !

— Mais de quel baron encore une fois ?

— De quel baron ? Faut-il vous nommer l’homme de neige ?

— Ah ! oui-da ! il s’agit de l’homme de neige ? Eh bien, j’avoue que je n’en suis pas plus avancé.

— Comment, monsieur Goefle, vous ignorez le surnom du plus puissant, du plus riche, en même temps du plus méchant, du plus haïssable de vos clients, le baron Olaüs de Waldemora !

— Quoi ! le propriétaire de ce château ?

— Et du château neuf, sur l’autre rive du lac, et de je ne sais combien de mines de fer, de plomb ou d’alun, et de plusieurs vallées, forêts et montagnes, sans compter les champs, les bestiaux, les fermes et les lacs ; le seigneur enfin d’un bon dixième de la province de Dalécarlie ! Voilà les raisons que ma tante me donne du matin au soir pour me faire oublier qu’il est vieux, triste, malade, et peut-être chargé de crimes !