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vieux château de le soigner et de le tenir dans un local bien chauffé.

— Voilà pourquoi, se dit M. Goefle, j’ai trouvé le poêle allumé. Mais pourquoi Ulph, au lieu de me dire tout bonnement la vérité, a-t-il fait semblant de croire la chambre hantée ? Voilà ce que je ne m’explique pas. Peut-être avait-il reçu l’ordre de calfeutrer une écurie ad hoc, et, ne l’ayant pas fait, peut-être a-t-il voulu cacher sa négligence, espérant que je me dégoûterais de la chambre, ou que je ne m’apercevrais pas de la présence de cet étrange compagnon… Quoi qu’il en soit, ajouta M. Goefle en s’adressant gaiement à Jean, dont la figure le divertissait, je t’en demande bien pardon, ô mon pauvre âne, mais je ne suis pas disposé à te garder si près de moi. Tu as la voix très-belle, et j’ai le sommeil fort léger. Je vais te conduire auprès de Loki, dont le voisinage te réchauffera, et dont tu voudras bien pour cette nuit, partager le souper et la litière. Allons, Nils ! ici, mon enfant, il faut m’éclairer jusqu’à l’écurie !

Ne recevant aucune réponse, M. Goefle fut obligé de retourner dans la chambre de garde, de découvrir la cachette de Nils, de l’en tirer par une patte et de l’apporter, bon gré, mal gré, sur le dos de l’âne. D’abord M. Nils, se croyant à cheval sur l’ourse fantas-