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— Eh bien, après ? dit M. Goefle. C’est M. Stenson qui sera venu s’y promener.

— Il n’y vient jamais, monsieur Goefle. Oh ! il n’y a pas de risque qu’il y vienne !

— Alors, tant mieux. Je peux m’installer sans le gêner et sans qu’il s’en aperçoive. Mais que me disais-tu donc ? on vient ici, puisque le poêle flambe !… Je vois ce que c’est, monsieur Ulphilas Stenson ! tu as loué ou promis cette chambre à quelqu’un que tu attendais. Ma foi, tant pis ! Il n’y a pas de place au château neuf, il faut qu’il s’en trouve ici pour moi ! Mais console-toi, mon pauvre garçon, je te payerai aussi bien que n’importe qui. Allume ces flambeaux… c’est-à-dire va chercher de quoi les garnir, et puis apporte des draps, la bassinoire, tout ce qu’il faut, et n’oublie pas le souper, au moins ! Nils t’aidera, il est très-adroit, très-vif, très-gentil. Voyons, Nils, exerce-toi ; trouve tout seul la chambre où nous devons coucher, la garde, comme dit Ulphilas. Je sais où elle est, mais je ne veux pas te le dire. Cherche, fais-nous voir que tu es intelligent, monsieur Nils !

Le bon M. Goefle parlait dans le désert : Ulph était comme pétrifié au milieu de la chambre, Nils se cuisait les mains le long du poêle, et l’avocat faisait tout seul son installation.