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— Précisément. Il paraît que vous aimez les ânes ?

— Fraternellement… Aussi je pense, depuis un quart d’heure, que le mien n’a peut-être pas déjeuné… Ulf en aura eu peur ; il l’a peut-être chassé du château. L’infortuné erre peut-être en ce moment dans la glace et la neige, faisant retentir de sa voix plaintive les insensibles échos ! Je vous demande pardon, monsieur Goefle, mais il faut que je vous quitte un moment pour m’enquérir du sort de mon âne.

— Drôle de corps ! répondit M. Goefle. Eh bien, allez vite, et en même temps vous donnerez un coup d’œil à mon cheval, qui vaut bien votre âne, soit dit sans vous offenser ; mais est-ce que vous allez courir comme ça à l’écurie avec mon habit de soirée et mes bas de soie ?

— J’aurai si tôt fait !

— Du tout, du tout, mon garçon ; d’ailleurs, vous attraperiez du mal. Prenez mes bottes fourrées et ma pelisse ; allez vite, et revenez de même.

Cristiano obéit avec reconnaissance, et trouva Jean de fort bonne humeur, toussant moins que la veille, et mangeant bien en compagnie de Loki, qu’Ulf venait de ramener du château neuf.

Ulf regardait l’âne avec stupeur ; il commençait à