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— Ma foi ! monsieur Goefle, dit-il, car c’est au respectable et célèbre monsieur Goefle que j’ai l’honneur de parler, n’est-ce pas ?…

— Tout me porte à le croire, monsieur. Et puis après ?

— Et puis après, reprit Cristiano en se levant tout à fait et en ôtant de dessus sa tête le bonnet du docteur avec une courtoisie parfaite, j’ai à vous demander un million de pardons, tout en reconnaissant que je n’en mérite pas un seul. Que voulez-vous, monsieur ! je suis jeune, je suis au dépourvu pour le moment. Une idée romanesque m’a conduit au bal cette nuit ; je n’avais pas sous la main d’autre mise décente que celle-ci, envoyée à point par la Providence. Je suis un homme très-propre et très-sain, et, d’ailleurs, s’il ne vous convenait pas de remettre des habits portés par moi, je suis sûr de pouvoir vous les acheter demain pour le prix que vous voudrez bien y mettre.

— Bon ! je vous trouve plaisant ! Me prenez-vous pour un marchand d’habits ?

— Non, certes ; mais je serais désolé d’être pris pour un voleur. Je n’en ai pas l’habitude.

— Pardieu ! je vois bien que vous êtes un honnête garçon… très-étourdi, par exemple ! Et, quand je me fâcherais, la chose n’en serait pas moins faite. Je vois