vint de se rendre compte du lieu où il se trouvait. Il rouvrit les yeux, regarda le poêle, puis se retourna pour interroger les sombres parois de la salle.
— Le diable m’emporte, dit-il, si je sais où je suis ! Mais qu’est-ce que cela me fait, au bout du compte ? Aujourd’hui là, demain ailleurs ! Telle est la vie.
— Prenez au moins la peine, lui dit l’avocat, de savoir devant qui vous êtes.
Assez satisfait de cette fière injonction, M. Goefle s’attendait à voir enfin la surprise, la terreur ou la confusion se peindre sur les traits du coupable ; mais il attendait en vain. Cristiano se frotta les yeux, le regarda en souriant, et lui dit du ton le plus affable :
— Vous avez une bonne figure, vous ! Qu’est-ce que vous me voulez donc ?
— Comment, ce que je veux ? s’écria M. Goefle indigné. Je veux ma pelisse, mon bonnet, ma veste, mon linge, ma chaussure, enfin tout ce que vous m’avez pris pour vêtir et enjoliver votre aimable personne !
— Bah ! bah ! vous croyez ça ? Vous rêvez, mon brave homme ! dit l’aventurier en se soulevant sur son siège et en regardant avec étonnement sa garde-robe d’emprunt.
Puis, se mettant à rire au souvenir encore confus de son aventure :