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gnifique pour l’homme qui, en plein bal, a pris fait et cause pour la victime de cette odieuse et ridicule machination. Venez, Christian ; venez, messieurs : y sommes-nous ? Eh ! parbleu ! c’est à charge de revanche ! Une autre fois, c’est vous, Christian, qui servirez nos honnêtes amours ; on se doit cela entre jeunes gens. Où en serions-nous tous, si nous n’étions pas confidents dévoués les uns des autres ? En avant ! À l’assaut de la citadelle ! Qui m’aime me suive ! Tous se levèrent, même Cristiano, enivré de la proposition ; mais il s’arrêta sur le seuil de la salle, et arrêta les autres.

— Merci, messieurs, leur dit-il, et comptez que dans l’occasion, je me mettrais au feu pour vous mais il ne m’appartient pas de mettre dans ma vie ce doux chapitre de roman. Rien dans les manières de la comtesse Marguerite avec moi ne m’a autorisé à prendre sa défense, comme je l’ai fait dans un mouvement d’indignation irréfléchie, et rien ne me fait espérer qu’elle m’en sache gré. C’est peut-être tout le contraire, et c’est à M. Goefle l’avocat qu’il appartient de la protéger contre sa tante, en lui faisant connaître ses droits. Ce que j’ai de mieux à faire, puisque ma belle danseuse ne danse plus, et que mon terrible rival ne se bat pas, c’est de m’en aller faire un somme dont j’ai grand besoin,