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vous voulez pousser votre pointe, nous voilà prêts à vous aider.

— M’aider à quoi ? dit Cristiano en riant.

— À obtenir tout de suite une entrevue à l’insu de la tante. Voyons, camarades, qu’en dites-vous ? Nous voici quatre de bonne volonté. Je sais, moi, où est situé l’appartement. Nous nous y rendons tout de suite. Si mademoiselle Potin s’effraye, nous lui faisons des compliments… qu’elle mérite, au reste, car c’est une personne charmante ! Si une fille de chambre crie, nous l’embrassons et lui promettons des rubans pour sa chevelure. Enfin, nous demandons pour Christian Goefle un entretien sérieux, de la part de M. Goefle, son oncle… Une communication importante ! hein ? c’est cela. On nous introduit, sans nos pipes, par exemple, dans un petit salon, où nous nous asseyons gravement à l’écart, pendant que Christian Goefle offre son cœur, à voix basse, à la diva contessina, ou, s’il est trop timide encore pour se déclarer, il se laisse pressentir, tout en s’informant des dangers que court son incomparable, et en se mettant avec elle en mesure de les conjurer. Je ne ris pas, messieurs ! Il est bien évident que madame d’Elvéda veut forcer l’inclination de sa pupille, et que le sournois Olaüs veut la compromettre pour écarter tout autre prétendant. Eh bien, la situation est ma-